Qu’est-ce que le pyrénéisme ?
UNE PRATIQUE PHYSIQUE ET INTELLECTUELLE DE LA MONTAGNELe pyrénéisme demeure un néologisme formé par opposition à l’alpinisme. Ce courant intellectuel du 19ème siècle offre une approche à la fois sportive, artistique et littéraire de la montagne.
Après plusieurs voyages dans les Pyrénées, le parisien Henri Beraldi, bibliophile et éditeur français, publie en 1898 « Cent ans aux Pyrénées », un ouvrage monumental en sept volumes. Son préambule introduit le terme de « pyrénéisme » qu’il associe à trois phases : «ascensionner, sentir, écrire».
Beraldi considère le pyrénéisme comme une approche intellectuelle de la montagne qui relie l’émotionnel à la pratique sportive. Il définit les Pyrénéistes comme des hommes et des femmes passionnés qui traduisent par l’écrit (poésie, littérature) et l’image (dessin, peinture, photographie…) leurs découvertes des Pyrénées.
Les débuts du pyrénéisme
Pendant des siècles, la montagne est considérée comme un lieu hostile qui ne sert qu’aux pâturages. Mais au 18ème siècle, commencent les premières conquêtes des sommets avec le Mont-Blanc en 1786 qui marque les débuts de l’alpinisme. Le premier sommet pyrénéen de plus de 3 000 mètres est vaincu en 1787 par Henri Reboul et Jacques Vidal avec Le Turon du Néouvielle.
En 1789, Ramond de Carbonnières, conseiller du cardinal de Rohan exilé à Barèges publie « Observations faites dans les Pyrénées » dans lequel il raconte sa découverte des Pyrénées après celle des Alpes. Il devient l’un des premiers explorateurs de ces montagnes.
Au fil de ses longues marches (il franchit le Mont-Perdu en 1802), il décrit l’histoire des terres traversées et les mœurs des habitants. Géologue, naturaliste, illustrateur, il est considéré comme le pionnier du pyrénéisme.