Le pyrénéisme 

Les débuts du pyrénéisme 

Pendant des siècles, la montagne est considérée comme un lieu hostile qui ne sert qu’aux pâturages. Mais au 18ème siècle, commencent les premières conquêtes des sommets avec le Mont-Blanc en 1786 qui marque les débuts de l’alpinisme. Le premier sommet pyrénéen de plus de 3 000 mètres est vaincu en 1787 par Henri Reboul et Jacques Vidal avec Le Turon du Néouvielle. 

En 1789, Ramond de Carbonnières, conseiller du cardinal de Rohan exilé à Barèges publie « Observations faites dans les Pyrénées » dans lequel il raconte sa découverte des Pyrénées après celle des Alpes. Il devient l’un des premiers explorateurs de ces montagnes. 

Au fil de ses longues marches (il franchit le Mont-Perdu en 1802), il décrit l’histoire des terres traversées et les mœurs des habitants. Géologue, naturaliste, illustrateur, il est considéré comme le pionnier du pyrénéisme. 

Au cours du 19ème siècle qui représente aussi l’âge d’or du thermalisme, artistes, aristocrates et intellectuels vont suivre les pas de Ramond de Carbonnières et créer l’histoire du pyrénéisme.  
 
Le géographe et peintre Franz Schrader réalise en 1874, une véritable œuvre d’art avec sa carte au 1/40 000ème du massif Gavarnie - Mont-Perdu.

L’aristocrate anglaise Ann Lister est connue comme étant la première femme à avoir grimpé jusqu’au sommet du Vignemale en 1838. Le récit de son ascension ne sera découvert qu’en 1969 ! Le Comte Henry Russell, natif de Toulouse consacre quant à lui l’essentiel de sa vie à l’exploration des Pyrénées au point de faire creuser des grottes en guise d’abri pour dormir en haute montagne. Ce pyrénéiste de contemplation crée en 1865 à Gavarnie la première société savante de montagnards aux côtés de Packe, Maxwell et Frossard. 
 
Citons également Henri Brulle considéré comme le fondateur du pyrénéisme de difficultés. Avec le guide Célestin Passet, les deux hommes entreprennent une grande tournée de quatorze jours dans les Pyrénées. Ils gravissent une vingtaine de sommets dont tous les 3000 connus entre le pic de Maladeta en Espagne et Gavarnie. 
 
Aujourd’hui, d’autres écrivains voyageurs à l’image de Sylvain Tesson racontent leur expérience d’itinérance solitaire comme Frédéric Jullien dans son récit d’aventures « La grande traversée des Pyrénées ».  

De célèbres pyrénéistes reposent dans le petit cimetière de Gavarnie situé à côté de l’église Notre-Dame du Bon Port de Gavarnie. C’est en effet depuis le village de Gavarnie que partaient la majorité des pyrénéistes pour réaliser leurs ascensions dans les Pyrénées. Le cimetière communal abrite les tombes des habitants et celles de pyrénéistes célèbres reconnaissables à leur découpe en forme de pics de montagne.

On y trouve notamment celle de Georges Ledormeur qui a réalisé l’ascension de plus de 1500 sommets et de Jean Arlaud, médecin de la première expédition française dans l’Himalaya en 1936 et grand grimpeur pyrénéen.
On trouve également dans le cimetière des pyrénéistes un petit rocher en forme de montagne qui abrite des plaques commémoratives dédiées à des pyrénéistes célèbres.

Pour en savoir davantage sur le pyrénéisme, rendez-vous à la Maison du parc National de Gavarnie. Vous pourrez y découvrir l’exposition sur le site Pyrénées-Mont-Perdu classé au Patrimoine mondial de l’UNESCO qui présente les plus grandes expéditions dans les montagnes des Pyrénées et les plus beaux écrits du pyrénéisme. 

Pour vous imprégner à votre tour cette philosophie, faites-vous accompagner par un guide de montagne expérimenté, ou bien au village de Gavarnie, participez à une visite guidée par une guide conférencière.
 
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